À vous de jouer, encore une fois !

Publié le par Patrice Alzina

Giverny

Giverny

Il semble, chers amis, que le ciel s'éclaircisse enfin, et que nous puissions bientôt retourner à nos habituelles occupations!

Merci à vous tous qui avez participé à ces petites joutes poétiques. Merci à ceux qui m'ont fait parvenir leurs créations; j'ai le plaisir, avec l'autorisation des auteurs, de vous en offrir 3 dans ces pages

 un rondeau de Cédric Jacob

et deux ballades, par Myriam Brillouet et François Martin

Mais auparavant, je vous propose encore une fois un exercice original, aujourd'hui le LAI

Japon

Japon

Le LAI existe depuis le Moyen Âge, mais force est de constater qu'on en a très peu écrit depuis!

La recette nécessite peu d'ingrédients:

Alternance de vers de 5 pieds et de 2 pieds, et construction sur 2 rimes.

On appelle aussi cette forme "l'arbre fourchu": les vers de 2 syllabes forment le tronc, et les 5 syllabes les branches.

Une variante appelée VIRELAI  oblige à une rime féminine aux vers de 2 pieds, et une rime masculine aux vers de 5 pieds.

Ne riez pas, ce n'est pas si simple!!

Voici en exemple un lai simple (qui m'a déjà donné assez de mal!)

Ployant sa brindille

La velue chenille

Ondule,

Telle une cédille

Elle se tortille,

Hercule

Musclant ses gambilles;

Mais sous la charmille

Spécule

Un merle qui trille

Et dans les ramilles

Calcule:

"En cas de bisbille

Je me l'estampille!"

Crapule!

Je vous passe le relai!

Suède

Suède

LE RONDEAU DU DOS ROND    par Cédric Jacob

Quelle misère en notre époque,

Si c'est le rondeau du dos rond,

De digérer ce qui nous choque

De nous soumettre à ce bâillon.

 

Alors serait-ce un aiguillon

Alimentant le soliloque

Ce que dit la télévision?

Quelle misère en notre époque!

 

Mais quel honneur juste loufoque

À n'être rien, moins qu'un maillon;

Je finirai comme une loque

Si c'est le rondeau du dos rond!

 

Juste mesure nous dit-on

Que de se taire en ce colloque,

Quand le puissant nous ment en long

De digérer ce qui nous choque!

 

Je suis de loin la pendeloque

Moi les obscurs lui Phaéton,

Et je maudis le sort breloque

De nous soumettre à ce bâillon!

 

Quelle misère...

Cédric Jacob, 14 avril 2020

Coursegoules (06)

Coursegoules (06)

RENAISSANCES           ballade par Myriam Brillouet

La nature déploie sa palette,

Vignes vert tendre, cystes et thym

Boutons d'or, genêts, pâquerettes

Rient au soleil d'un air mutin.

Roses, lilas, en ce jardin

Nous enivrent de leurs fragrances.

Sous la tonnelle, un blanc jasmin.

Voici le temps des renaissances.

 

Entendez-vous cette alouette

Nous berçant de son gai refrain?

Mésange bleue, bergeronnette,

Nichent au détour du chemin.

La source vive avec entrain

Nous offre enfin son abondance

Dans un chuintement cristallin.

Voici le temps des renaissances

 

Laissons fleurir les amourettes,

Du cœur les plaisirs divins.

Mignonne, apprécie le poète

Qui chante ton charme certain,

Demeure sans penser à demain,

L'esprit s'ouvre avec élégance

Aux émotions chaque matin.

Voici le temps des renaissances

 

Pour l'avenir, restons sereins.

Goûtons les joies de l'existence

Qui exaltent le quotidien.

Voici le temps des renaissances

Myriam Brillouet, 18 avril 2020

Singapour

Singapour

LIBERTÉ                               ballade par François Martin

En ce matin d'une aube claire,

Il s'en allait par les chemins.

De doux parfums montaient de terre,

De serpolet, de romarin.

Il avançait, sûr et certain

Que sa journée serait sereine.

La nature était son destin,

La liberté, sa souveraine.

 

Il traversait de beaux parterres

De coquelicots rouge carmin.

Foulait aux pieds, dans les clairières,

Les herbes folles et le sainfoin.

Il gambadait près des ravins,

Caracolait à perdre haleine.

Il chérissait, au quotidien,

La liberté, sa souveraine.

 

S'il projetait de ne rien faire,

Il s'arrêtait parmi le thym,

Le lavandin, la fumeterre,

Il rêvassait, dormait un brin.

À son réveil, sur le chemin,

Il repartait sans trop de peine

Chercher encore, et ce, sans fin,

La liberté, sa souveraine.

 

De jour en jour, toujours plus loin,

Il s'envolait dans son domaine

Pour récolter, à pleines mains,

La liberté, sa souveraine.

François Martin

Prague

Prague

Ne sentez-vous pas, comme moi, dans ces textes comme une envie de s'échapper? Courage, la levée d'écrou est proche !

En attendant, grimpez dans mes arbres si vous sentez le besoin d'ailleurs!!

Nous continuerons bien sûr à nous retrouver régulièrement dans ces pages, la poésie ne s'interrompt pas quand le confinement s'arrête, et je sais combien certains sont fidèles à nos rendez-vous!

De plus, vous n'en avez pas fini avec les poèmes à forme fixe, et si vous n'êtes pas saturés, je persisterai à vous en faire découvrir de temps en temps l'écriture.

Bonne renaissance à tous !!

Charentes

Charentes

Textes  Patrice Alzina

Photos:  Catherine et Patrice Alzina

            Japon:  Guillaume Alzina

           Maldives:   Olivier Alzina

À bientôt les amis!!!!!

Maldives

Maldives

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