Villes de rêve. chapitre 1: FLORENCE
Les promenades en ville sont des sources de rêveries et d'inspiration sans cesse renouvelées.
Au cours des prochaines pages sur ce blog, je vous proposerai des balades dans ces cités que j'aime et que je voudrais vous faire aimer si ce n'est pas encore le cas.
Je vous emmènerai à Paris,Rome, Venise, Stockholm, Toulouse, Washington, Québec et bien d'autres... au fil de mes envies et des textes qu'elles m'ont inspirés.
Mais honneur à l'une des plus belles, des plus secrètes, des plus luxuriantes, des plus romantiques, des plus artistiques, des plus préservées, des plus chères à mon coeur
FLORENCE
Florence, la superbe et brune capiteuse
Est parée comme au bal de ses plus beaux joyaux.
Les diamants sur sa gorge en rivière précieuse
Glissent entre ses seins comme un pont sur l'Arno
Florence s'abandonne aux brumes de l'automne
En cette heure hésitant entre l'aube et la nuit,
Les statues frissonnent à l'abri des colonnes,
Dans leur nudité blême de marbres alanguis.
Les promeneurs ont tous abandonné la place
Aux spectres éternels revenus l'habiter,
Et seul l'altier beffroi arbore son audace
Sur les ombres glissant autour du Vieux Palais.
Des berges de l'Arno d'où s'exhalent, transis,
Des souffles éthérés coulant dans les Offices,
Remontent des Enfers d'autrefois des esprits
Glissant dans les alcôves de l'auguste édifice.
Dans la ville rendue aux âmes qui la hantent,
L'essence du génie sublime la beauté,
Car l'or des Médicis, la poésie de Dante,
Sourdent de chaque mur, chaque pierre taillée.
Dans le souffle du vent prêche Savonarolle,
La salle des Cinq-Cents vibre de Machiavel;
On y respire encore l'odeur des fumerolles
Du feu des vanités imprégnant les venelles.
L'âme de Brunelleschi veille sur le Dôme,
L'ombre de Michel-Ange s'enfuit du Bargello,
Et Vasari hante le corridor de Cosme,
Les fers des coursiers claquent sur le Ponte Vecchio.
Florence est plus que ville, Florence est une femme
Coquette, flamboyante, hautaine et passionnée,
Ses amants éternels pour la frôler se damnent,
Espérant chaque nuit pouvoir la posséder.
Mais voici que résonnent, lancés du Campanile,
Les appels du matin par les cloches chantés,
Et Florence s'ébroue des amours indociles,
Jetant au néant les spectres énamourés;
Et Florence se vêt du soleil qui rutile,
Pour offrir aux vivants l'aura de ses attraits.
A bientôt les amis !!!