A vous de jouer - la suite !

Publié le par Patrice Alzina

La baie de Cannes vue du San Peyre

La baie de Cannes vue du San Peyre

Voulez-vous, chers amis, que nous continuions notre pérégrination parmi les poèmes à forme fixe, pour vous aider à enjoliver votre enfermement?

Après le rondeau sur notre précédent article, je vous propose aujourd'hui deux styles totalement différents:

- Le Triolet

- et la Ballade

entre Cap Lardier et Cap Taillat...

entre Cap Lardier et Cap Taillat...

Le Triolet

La forme, pratiquement oubliée de nos jours, a pourtant fait les grandes heures de la Renaissance, de l'époque classique, et jusqu'à certains romantiques.

C'est un poème court, souvent répété en série, assez simple de construction:

- 8 vers sur 2 rimes 

-le 4° vers répète le premier.

- les 2 derniers vers répètent les 2 premiers

 

Alphonse Daudet en a écrit un célèbre: "Les prunes"; je vous en offre le début:

De tous côtés, d'ici de là,

Les oiseaux chantaient dans les branches,

En si bémol, en ut, en la,

De tous côtés d'ici, de là.

Les prés en habit de gala

Étaient pleins de fleurettes blanches.

De tous côtés, d'ici, de là,

Les oiseaux chantaient dans les branches.

(...)

 

Et puis en voici un autre, de mon cru, pour coller à l'actualité!!

En ces temps de confinement

Son âme seule s'envolait;

Son cœur seul voguait dans le vent

En ces temps de confinement.

Des images allaient, flottant

Bien loin du réel enchaîné,

En ces temps de confinement

Son âme seule s'envolait.

 

 

-

...De La Turbie à Cap d'Ail...

...De La Turbie à Cap d'Ail...

La Ballade

Voici une forme poétique toujours actuelle.

Après avoir fleuri au cours de toutes les époques, elle continue de vivre chez quelques auteurs contemporains ou d'un récent passé.

Une ballade est ainsi constituée:

- 3 strophes de 8 vers de 8 pieds, dont le dernier vers de la première strophe revient en refrain.

Ces strophes sont bâties sur 2 rimes.

- Puis 1 strophe de 4 vers sur 2 rimes, se terminant par le refrain, (ce que l'on nomme "l'envoi")

 

Je vous propose en exemple le deuxième poème de mon "Triptyque des Villages Disparus".

Après le rondeau sur le Lac de Serre-Ponçon la dernière fois, voici aujourd'hui la "Ballade pour Douaumont", en rappel de ces villages exterminés pendant la Bataille de Verdun

Un brouillard s'effiloche aux hêtres.

Un vol planant de grue cendrée,

Comme la chasuble d'un prêtre,

Ombre des ailes déployées

L'ornière d'un moussu fossé

Aux eaux stagnant en déshérence

Noyant les bornes délaissées

D'un village mort pour la France.

 

Le souffle du noroît, peut-être

Râle d'un spectre abandonné,

Demeure seul garde champêtre

Veillant sur les lieux sacrifiés

Parsemés d'âmes esseulées

Lamentant leur désespérance;

Pauvres mémoires abîmées

D'un village mort pour la France.

 

Avant d'être la proie des reîtres,

Les amours ici s'enlaçaient;

Avant piétinement des guêtres,

Furent danses de fiancés,

Feux de joie et chaudes veillées.

Ici on connut l'insouciance,

Les rues, les places empressées

D'un village, mort pour la France.

 

Ô toi qui passes, trop pressé

Pour t'imprégner de remembrance,

N'oublie pas qu'ici respirait

Un village, mort pour la France

 

 

 

... Au long de l'Estérel...

... Au long de l'Estérel...

J'espère, chers amis, que ces temps d'isolement qui se prolongent ne sont pas trop durs pour vous!

Gageons que la poésie puisse vous les adoucir, et que les photos de bord de mer qui accompagnent mes mots vous apportent un peu d'air du large !!!

...Et si ces exercices vous ont inspirés, envoyez-moi vos créations !

Le Cap Ferrat vu de Beaulieu-sur-Mer

Le Cap Ferrat vu de Beaulieu-sur-Mer

Textes:  Patrice Alzina

Photos:  Catherine et Patrice Alzina

A bientôt les amis  !!!!

Marseille, le Vieux Port

Marseille, le Vieux Port

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